Des tapisseries des Gobelins pour le château de Koldinghus

En 2018, à l’occasion des 750 ans du château de Koldinghus, un don de la fondation Ny Carlsbergfondet a permis la création de 16 tapisseries par quatre artistes contemporains, à découvrir dans l’ancienne forteresse en 2028.

Lokation
Koldinghus
Dato
2028

Les tapisseries de Koldinghus exposées à Paris

Avant de trouver leur place définitive à Koldinghus, quinze des tapisseries seront à découvrir à Paris, au Grand Palais, dans le cadre de l’exposition Tapisseries royales. Savoir-faire français et tapisseries contemporaines danoises, du 11 juin au 10 août 2025.

En 2028, seize tapisseries orneront les salles du château de Koldinghus. Ce projet a pu voir le jour grâce à la générosité de la fondation Ny Carlsbergfondet.

Seize tapisseries des Gobelins pour le château de Koldinghus

En 2018, à l’occasion des 750 ans du château de Koldinghus, un don très généreux de la fondation Ny Carlsbergfondet permettait de lancer l’un des plus grands projets de décoration de l’histoire du Danemark. Seize tapisseries majestueuses créées par quatre artistes contemporains devaient en effet orner les salles historiques de l’ancienne forteresse royale.

Les quatre artistes choisis pour cette commande, Kirstine Roepstorff, Bjørn Nørgaard, Tal R et Alexander Tovborg, ont créé seize « cartons » détaillés servant de modèles pour ces tapisseries. La célèbre Manufacture des Gobelins achèvera trois des quatre tapisseries de très grand format au printemps 2025.

Chacun des artistes s’est inspiré d’un thème se rapportant à Koldinghus en tant que site et en tant que lieu historique :  La forteresse défendant la frontière (Kirstine Roepstorff), Le château royal (Alexander Tovborg), La ruine (Tal R) et La reconstruction (Bjørn Nørgaard).

De Paris à Koldinghus

Quinze des tapisseries seront exposée à Paris en 2025 avant de trouver leur place définitive dans la Salle de danse et la Salle d’honneur de Koldinghus en 2028, une fois que la grande tapisserie d’après la création de Roepstorff aura elle aussi été achevée. Jadis, ces deux salles ne formaient qu'une immense pièce. Ornées des tapisseries, elles retrouveront ainsi en partie leur unité initiale.

Sur le plan des motifs, les tapisseries sont en lien avec l’histoire du château. Chacun des artistes interprète en grand format un thème se rapportant à Koldinghus, dans une évocation plus ou moins concrète ou symbolique car une liberté totale leur a été laissée pour ces créations.

Les tapisseries sont réalisées à l’échelle 1:1 à partir des cartons originaux. En 2019, les cartons ont été exposés dans les salles mêmes de destination des tapisseries, avant d’être acheminés jusqu’aux ateliers français où ils servent à présent de modèle au travail des liciers, sous la supervision des quatre artistes danois.

Exposition coproduite par le Grand Palais Rmn, Den Kongelige Samling et les Manufactures Nationales – Sèvres & Mobilier National.

De l’esquisse à la « tombée de métier »

L’esquisse
L’esquisse

La première étape du processus consiste pour l’artiste à créer un dessin, appelé « carton », figurant le motif final.

Le carton est placé derrière le métier
Le carton est placé derrière le métier

Le carton est envoyé à l’atelier de tissage, où il est placé derrière le métier afin que le licier puisse voir en permanence le motif à tisser. Photo : © Lucas Morgand

Tissage sur l’envers
Tissage sur l’envers

Le licier travaille sur l’envers de la tapisserie et contrôle l’endroit de son tissage au moyen d’un miroir placé devant le métier. Le tissage s’effectue sur des métiers de haute ou basse lice. Photo : © Lucas Morgand

Métiers de haute ou basse lice
Métiers de haute ou basse lice

Les tapisseries créées pour Koldinghus sont réalisées en haute lice sur l’un des trois sites, et en basse lice sur les deux autres sites. Photo : © Lucas Morgand

Une entreprise de longue haleine
Une entreprise de longue haleine

La réalisation d'une tapisserie aux Gobelins est longue. En moyenne, un licier expérimenté tisse un mètre carré par an. Pour les tapisseries de Koldinghus, il sera tissé un total de 108 m², soit 108 équivalents-temps plein. Photo : © Lucas Morgand

Un projet d'envergure : 108 m²
Un projet d'envergure : 108 m²

Au total, il sera tissé une surface de 108 m² répartie entre quatre grandes tapisseries mesurant chacune 3 x 6 m et douze pièces dites « entre-fenêtres » mesurant chacune 1 x 3 m. Photo : © Lucas Morgand

Une invitation à la contemplation et à la réflexion
Une invitation à la contemplation et à la réflexion

À une époque où les images et les informations défilent à un rythme effréné, ces tapisseries invitent au contraire à la contemplation, à la réflexion et à une immersion dans des œuvres d’une grande sensorialité. Photo : © Lucas Morgand

À la rencontre des créateurs des tapisseries de Koldinghus

Les quatre artistes

Avec une liberté totale, chacun des artistes s’est inspiré de thèmes se rapportant à Koldinghus. Dans leur évocation plus ou moins concrète ou symbolique des différents thèmes, leurs œuvres offrent donc une grande diversité.

Kirstine Roepstorff (née en 1972) est diplômée de l’Académie royale danoise des beaux-arts (1994-2001) et de la Rutgers University, Mason School of Fine Arts, États-Unis (2000).

K. Roepstorff jouit d’une reconnaissance mondiale et ses œuvres font notamment partie de la collection permanente du Museum of Modern Art de New York. En 2017, elle a représenté le Danemark à la 57e Biennale d’art de Venise, et en 2018 les deux plus grandes expositions individuelles qui lui ont été consacrées jusqu’ici ont eu lieu au musée Trapholt de Kolding et au musée d’art du palais de Charlottenborg, Copenhague.

Dans son travail, Kirstine Roepstorff part souvent de collages, et ses œuvres – collages, peintures, sculptures – occupent un large spectre allant du murmure et de la discrétion à la profusion de couleurs vives et éclatantes.

Alexander Tovborg (né en 1983) est diplômé de l’Académie royale danoise des beaux-arts (2004-2010) et a étudié à la Staatliche Akademie der Bildenden Künste de Karlsruhe (2007-2009).

A. Tovborg a présenté ses œuvres dans de nombreuses expositions personnelles, au Danemark et à l’étranger. En 2013, il a créé une décoration permanente pour la Cour d’appel de la Région Est, à Copenhague. Le travail et les œuvres de Tovborg ont fait l’objet d’une grande exposition personnelle au musée d’art du palais de Charlottenborg en 2023.

Par leur langage abstrait, leurs références à l’art décoratif oriental et à l’imagerie médiévale ainsi que par leurs éléments reconnaissables, souvent religieux ou historiques, les œuvres d’Alexander Tovborg tissent des liens avec le fil de l’histoire.

Tal R (né en 1963) est diplômé de l’Académie royale danoise des beaux-arts (1994-2000). Parallèlement à cette formation, il a été professeur invité à l’Académie finlandaise des beaux-arts, à Helsinki. De 2005 à 2014, il a également enseigné à la Kunstakademie Düsseldorf, à Düsseldorf. Dès ses années d’études, Tal R a exposé au Louisiana Museum of Modern Art et depuis lors, ses œuvres ont été présentées dans de nombreux musées et collections du monde entier : Art Institute of Chicago, Chicago ; Centre Pompidou, Paris ; Hammer Museum, Los Angeles ; K11 Art Foundation, Hong Kong ; Louisiana Museum of Modern Art, Humlebæk ; Museum of Contemporary Art Kiasma, Helsinki ; Moderna Museet, Stockholm et Statens Museum for Kunst (SMK), Copenhague.

Tal R mène un travail intense sur la couleur comme sur la composition, et l’expressivité et la puissance des récits portés par ses œuvres ont joué un rôle central chez les jeunes peintres du XXIe siècle.

Bjørn Nørgaard (né en 1947) est admis à l'école d'art expérimental (Eks-Skolen) en 1964 et devient, avec les autres artistes de l'école, un acteur majeur de la scène artistique expérimentale danoise. En 1980, Bjørn Nørgaard représente le Danemark à la Biennale de Venise avec Per Kirkeby, et de 1985 à 1994, il devient professeur à l'Académie royale danoise des beaux-arts de Copenhague. En 1986, il est également professeur invité à la Rijksakademie d'Amsterdam.

Bjørn Nørgaard préfère l'art monumental car il est convaincu qu’un art susceptible de mobiliser un vaste public, de l’influencer et de l’enrichir a toute sa place. Pour lui, la grande culture n’existe pas. L'art est un bien commun de l’humanité et le moyen de communication le plus simple et le plus direct entre les êtres humains. C'est dans l’art que l'individu et la communauté ne font qu'un.

Kirstine Roepstorff
Kirstine Roepstorff
Alexander Tovborg
Alexander Tovborg
Tal R |  © Lucas Morgand
Tal R | © Lucas Morgand
Bjørn Nørgaard | © Direction artistique Spela Lenarcic
Bjørn Nørgaard | © Direction artistique Spela Lenarcic
Un savoir-faire séculaire

Découvrez l’histoire de la tapisserie aux Gobelins

Les tapisseries associent une expression artistique contemporaine à la tradition d’un métier d’art séculaire remontant à l'époque de Louis XIV et exigeant du temps ainsi qu’une constante attention au moindre détail.

1662

Louis XIV ouvre les ateliers de tissage
En 1662, le roi Louis XIV décide de fonder un certain nombre d’établissements destinés à fournir à ses châteaux les plus belles productions des métiers d’art. L’un d’eux, la Manufacture des Gobelins, est chargé de réaliser pour les palais du roi de magnifiques tapisseries et acquiert une réputation internationale. Depuis lors, le nom des Gobelins est associé au tissage de grandes tapisseries, et en danois, « gobelin » est même devenu un nom commun désignant une tapisserie ou une tenture murale, quelle que soit sa provenance. Photo : SMK OPEN
Louis XIV ouvre les ateliers de tissage

1682

Christian V du Danemark commande des tapisseries à la France
La Manufacture des Gobelins fait aujourd’hui partie de l’établissement public Mobilier national et manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie. Les relations du Danemark avec les ateliers français remontent à 1682, où le roi danois Christian V leur commande un certain nombre de tapisseries.
Christian V du Danemark commande des tapisseries à la France

1988

Les tapisseries créées par Bjørn Nørgaard pour S.A.R. la Reine Margrethe
En 1988, le choix se porte sur Bjørn Nørgaard pour la création d’une série de tapisseries à l’occasion du 50e anniversaire de S.A.R. la Reine Margrethe II, en 1990. Encore une fois, les ateliers des Gobelins sont chargés de réaliser cette série de tapisseries aujourd'hui exposées au château de Christiansborg. Photo : Rasmus Hjortshøj
Les tapisseries créées par Bjørn Nørgaard pour S.A.R. la Reine Margrethe

2000

Installation des tapisseries au château de Christiansborg
En 2000, les tapisseries créées par Bjørn Nørgaard sont mises en place dans la Salle d'honneur du château de Christiansborg. Photo : Rasmus Hjortshøj
Installation des tapisseries au château de Christiansborg

2018

Lancement d’un nouveau projet danois aux Gobelins
À l’occasion des 750 ans de Koldinghus, en 2018, un nouveau projet de seize tapisseries destinées au château est lancé. Comme pour les tapisseries de Christiansborg, le choix se porte sur les manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie pour la réalisation des tapisseries qui orneront les murs du château de Koldinghus. Photo : © Lucas Morgand
Lancement d’un nouveau projet danois aux Gobelins

2025

Le couple souverain danois assiste à la tombée de métier à Paris
Le 1er avril 2025, dans le cadre de leur visite officielle, S.A.R. le Roi Frederik et S.A.R. la Reine Mary participent, à la Manufacture des Gobelins, à la tombée de métier des tapisseries destinées à Koldinghus.
Le couple souverain danois assiste à la tombée de métier à Paris

2025

25e anniversaire des tapisseries royales du château de Christiansborg
En 2025, cela fait 25 ans que S.A.R. la Reine Margrethe a reçu à Christiansborg les tapisseries éclatantes créées par Bjørn Nørgaard. La Collection Royale du Danemark célèbre cet événement par un festival de la tapisserie d'art au cours duquel les visiteurs accèdent gratuitement aux salles royales de représentation du château.
25e anniversaire des tapisseries royales du château de Christiansborg

2028

Arrivée des seize nouvelles tapisseries à Koldinghus
Les seize nouvelles tapisseries devraient orner les murs de Koldinghus dès 2028. Photo : © Lucas Morgand
Arrivée des seize nouvelles tapisseries à Koldinghus

Ce projet a pu voir le jour grâce à la générosité de la fondation Ny Carlsbergfondet.